Coccidiose chez le canard
24 juillet 2025

Coccidiose du canard : un risque pour la santé humaine ?

Par Zozo

La coccidiose est une maladie parasitaire qui touche de nombreuses espèces animales, dont les volailles et notamment les canards. Elle est causée par des protozoaires du genre Eimeria, qui colonisent l’intestin des animaux infectés. Bien connue dans les élevages, elle entraîne des pertes économiques et sanitaires importantes. Mais une question se pose de plus en plus chez les éleveurs, les vétérinaires et les consommateurs : la coccidiose peut-elle affecter la santé humaine ? En d’autres termes, y a-t-il un risque de zoonose, c’est-à-dire de transmission de cette maladie de l’animal à l’homme ? Faisons le point sur ce que dit la science.

Qu’est-ce que la coccidiose et comment affecte-t-elle les canards ?

Chez le canard, la coccidiose se manifeste principalement dans l’intestin grêle et le cæcum. Elle provoque des lésions digestives, des diarrhées parfois sanglantes, une perte d’appétit, un amaigrissement rapide, et dans les cas les plus graves, la mort de l’animal. La contamination se fait par ingestion de spores présentes dans les excréments d’animaux infectés. C’est pourquoi les milieux humides et mal entretenus sont particulièrement propices à la propagation.

La maladie est très répandue dans les élevages intensifs, mais elle peut aussi toucher les petits élevages ou les basses-cours familiales si les mesures d’hygiène sont insuffisantes. Elle est traitable avec des anticoccidiens spécifiques, mais prévenir par l’hygiène et le contrôle des litières reste la meilleure stratégie.

La coccidiose est-elle transmissible à l’homme ?

Bonne nouvelle : la coccidiose du canard d’élevage n’est pas directement transmissible à l’être humain. Les parasites responsables de la maladie sont très spécifiques à l’espèce hôte, ce qui signifie que Eimeria anseris ou Eimeria truncata (espèces courantes chez le canard) ne peuvent pas infecter l’homme.

En revanche, cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun risque pour la santé humaine. Manipuler des canards infectés, ou travailler dans un environnement souillé, peut exposer l’homme à d’autres agents pathogènes présents dans les excréments (comme des bactéries ou des virus). De plus, un manque d’hygiène dans l’élevage peut favoriser des contaminations croisées par d’autres germes (salmonelles, campylobacter, etc.), qui eux, peuvent affecter l’homme.

L’importance de l’hygiène dans la prévention des risques indirects

Même si la coccidiose elle-même ne présente pas de risque zoonotique, elle reste un indicateur d’un environnement contaminé. Dans un élevage où la maladie se propage, cela signifie que les litières ne sont pas assez nettoyées, que l’eau est souillée ou que les pratiques d’élevage sont insuffisamment contrôlées.

Or, ces mêmes conditions sont propices à l’émergence d’autres agents pathogènes bien plus problématiques pour la santé humaine. Par exemple, certaines bactéries intestinales peuvent se retrouver sur les œufs, la viande ou les plumes, et causer des intoxications si l’hygiène est négligée lors de la manipulation ou de la cuisson.

D’où l’importance d’une gestion sanitaire rigoureuse : désinfection régulière, contrôle de l’eau, séparation des zones propres et souillées, port de gants et lavage des mains sont des gestes simples mais essentiels, surtout dans les fermes familiales ou artisanales.

Que retenir pour les éleveurs et les consommateurs ?

Pour les éleveurs, il est essentiel de ne pas sous-estimer la coccidiose, même si elle ne se transmet pas à l’homme. Elle affaiblit les animaux, réduit leur productivité et favorise un terrain propice à d’autres infections. En la traitant correctement et en maintenant de bonnes conditions d’élevage, on réduit les risques sanitaires globaux, y compris pour l’entourage humain.

Pour les consommateurs, le risque est quasi nul si la viande est bien cuite et les règles d’hygiène sont respectées lors de la préparation. Il est cependant recommandé d’acheter des produits issus de fermes transparentes et bien gérées, pour garantir la sécurité alimentaire et le respect du bien-être animal.

La coccidiose du canard, bien qu’inquiétante pour les élevages, ne représente pas une menace directe pour la santé humaine. Elle reste toutefois un signal d’alerte sur l’état sanitaire de l’environnement où vivent les animaux. Une gestion rigoureuse de l’hygiène, une surveillance vétérinaire régulière, et une bonne information des éleveurs comme des consommateurs permettent de maintenir un équilibre sain entre élevage et santé publique. Car protéger les animaux, c’est aussi, indirectement, protéger les humains.